Son parcours

La formation scientifique de Diana Passaro s’est construite autour de l’étude des mécanismes qui soutiennent l’initiation et la progression des leucémies aiguës.

Au cours de son doctorat réalisé à l’Institut Curie, elle a analysé les déterminants cellulaires et moléculaires qui confèrent aux cellules leucémiques leur capacité d’auto-renouvellement et de résistance.

Ses travaux ont montré que cette fonction ne relevait pas uniquement de marqueurs phénotypiques classiques, mais découlait plutôt d’états dynamiques contrôlés par des voies de signalisation spécifiques.

Cette avancée conceptuelle a renforcé l’idée que l’« activité souche » leucémique dépend d’un ensemble de régulations modulant l’adhésion, la migration et l’interaction avec la niche médullaire.

Elle a poursuivi cette ligne de recherche au Francis Crick Institute, où elle a développé des approches d’imagerie intravitale et établi des modèles de moelle osseuse permettant d’observer directement la niche leucémique.

Ses travaux postdoctoraux ont mis en évidence des altérations vasculaires caractéristiques des leucémies aiguës et montré leur rôle dans la progression tumorale et la réponse insuffisante aux traitements. Cette contribution a ouvert des perspectives translationnelles, notamment le développement d’outils d’imagerie permettant de quantifier l’état vasculaire de la moelle comme indicateur du pronostic ou de la réponse thérapeutique.

Son parcours postdoctoral a ainsi consolidé une expertise combinant biologie des cellules souches, imagerie avancée et bio-ingénierie appliquées à la compréhension du microenvironnement leucémique.

Ses axes de recherche

Depuis 2020, Diana Passaro dirige l’équipe « Leucémie & Dynamique de Niche » à l’Institut Cochin, où elle étudie la manière dont les leucémies aiguës remodelent leur niche vasculaire et exploitent ces modifications pour assurer leur maintien.

Son groupe analyse l’hétérogénéité du compartiment endothélial, les altérations induites par les cellules leucémiques et les voies moléculaires qui soutiennent leur expansion ou leur résistance aux traitements.

En combinant analyses multi-omiques, modèles murins et imagerie fonctionnelle, l’équipe cherche à définir les déterminants micro-environnementaux qui favorisent la progression de la maladie.

Dans une perspective plus applicative, son laboratoire développe des organoïdes de moelle osseuse humanisés et des systèmes d’organe-sur-puce permettant de reproduire la niche vasculaire humaine de manière contrôlée.

Ces modèles offrent un cadre puissant pour étudier le dialogue entre leucémie et endothélium et tester des approches ciblant des vulnérabilités propres au microenvironnement.

L’équipe travaille également sur les mécanismes de dissémination, notamment l’infiltration du système nerveux central dans les leucémies aiguës lymphoblastiques T, afin de comprendre comment les barrières vasculaires sont contournées.

Par cette approche intégrée, son groupe contribue à redéfinir le rôle de la niche médullaire dans la leucémie et à identifier de nouvelles pistes thérapeutiques destinées à restaurer un microenvironnement propice à une hématopoïèse normale.